jeudi 6 juillet 2017

Quand je m'essaie à l'écriture...

Un bruit sourd nous fit sursauter et interrompit le fil de mes pensées.
- Tu as entendu ça ? chuchotai-je.
- Chut, ne fais pas de bruit, dit Nyra tout en éteignant la lampe torche qu’elle tenait de ses mains tremblantes.

Les ténèbres nous entouraient. Et cette fois, ce n’étais pas métaphorique. Je pris la main de Nyra et nous revinrent sur nos pas jusqu’au bout de l’allée d’étagères. Au loin, j’aperçus un mince filet de lumière. Ce devait être la lumière du couloir qui filtrait par le dessous de la porte.

Nyra était collée à moi et je nous dirigeais à tâtons dans la pénombre. Ma main me servait de guide glissait contre la paroi rocheuse. Nous avançâmes sur quelques mètres encore avant qu’un terrible fracas ne fasse hurler Nyra qui s’enfuit en courant. Du moins c’est la vision qui me vint à l’esprit car quand les cris cessèrent, mon amie n’était plus là.

J’hésitais à l’appeler. C’était tout juste si j’osais respirer tellement j’avais peur. Peur de signaler ma position, peur de… Quoi au juste ? Nous étions toujours dans l’école après tout. Après plusieurs minutes de réflexion, je décidai de reprendre ma lente progression vers la porte d’entrée en m’aidant du mur. Le calme était revenu et seul le frottement de ma paume sur la pierre rugueuse brisait le silence.

Sinead…

Je m’arrêtai net. Aucun bruit. Ma première pensée fut que j’étais en train de devenir folle. Il fallait absolument que je sorte de cet endroit.

Sinead…

Cette fois, j’entendis clairement une voix dans ma tête. Mon sang se glaça. J’aurais volontiers pris mes jambes à mon cou pour courir jusqu’à la lumière mais je n’y voyais toujours rien et, pire encore, la porte semblait s’éloigner de plus en plus à mesure que je tentais de m’en approcher.

La panique s’empara de moi. Une panique sournoise et froide qui ondulait sous ma peau et se répandait comme un poison. J’étais persuadée que j’allais mourir ici, et Nyra avait disparu. Je m’inquiétais pour mon amie, mais la désagréable sensation que quelqu’un m’observait annihilait toute autre pensée.

Sinead…

Mon cri brisa le silence. Cette fois la voix n’était pas dans ma tête, mais juste derrière moi, à quelques centimètres de mon oreille. Un pur sentiment de terreur s’engouffra dans mon corps et mon esprit. J’étais paralysée par la peur et des larmes silencieuses roulaient le long de mes joues.

Une odeur fétide de putréfaction se répandit autour de moi et la nausée me sortit un peu de ma torpeur. Je la sentais, c’était l’odeur de la Mort.


Sinead, Chapitre 8


Dynjandi, du haut de Fjallfoss - Islande


Chloé

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